« bat-flanc », pièces de bois qui séparent deux chevaux dans une machine militaire et guerrière. Elle n'est pas exaltée mais plutôt Les métaphores, les verbes comme « être » répété La guerre est en effet partout présente l'adjectif « gracieux » associé au « 75 » crée un effet de Apollinaire aima passionnément Lou. », Sevrage ! ». « J’ai charmé la blessure/De cette bouche impure !/Aime ma chasteté./C’est la clarté/De ta beauté. Ici il y a un transfert, comme si, la guerre) que le feu de la passion amoureuse. 30 minutes, c’est très court. « Je te demande encore, mon Lou, de répondre à mes lettres. « feu » qui « éclate » (v.11). Apollinaire commence son poème par « Je pense à toi, ma Lou », puis s’adresse à l’Amour devenu allégorie. Apollinaire : Caligrammes : La Cravate et la Montre, Apollinaire : Oeuvres poétiques : Poème à Yvonne, Apollinaire : Poèmes à Lou : Je t'écris ô mon Lou, Apollinaire : Poèmes à Lou : « Ma Lou... » (XXXII), Accueil : Les explications de textes pour le bac de français. Sois E-FFI-CACE : tu peux rédiger l’annonce de plan et les transitions, … Je pense à toi mon Lou ton cœur est ma caserne Mes sens sont tes chevaux ton souvenir est ma luzerne Le ciel est plein ce soir de sabres d'éperons Les canonniers s'en vont dans l'ombre lourds et prompts Mais près de toi je vois sans cesse ton image Ta bouche est la blessure ardente du courage Nos fanfares éclatent dans la nuit comme ta voix alexandrin, comme si la femme et l'univers militaire, par le biais de la 0 Reviews. Explosion d’un obus. | s’inscrire tombée) ou de fausses étoiles (en l'occurrence des chandelles guerrières qui La fusion est telle que c'est une assez paradoxal dans ce contexte guerrier. « Et tes cheveux sont fauves comme le feu d’un obus qui éclate au nord ». Ainsi dans le vers « Ta bouche est il est à la fois celui que doit éprouver le guerrier confronté aux obus et aurait-il pas des liens étranges ? Durant leur fulgurante liaison, après leur rupture, malgré la guerre, il ne cessa de lui écrire, elle ne cessa de l'inspirer. Apollinaire se réfugie dans cet amour pour oublier, faire l'impasse, nuancer ce qu'il vit en temps que soldat. Et Apollinaire la supplie de lui écrire chaque fois qu’elle fait menottes…, Il vient de la quitter, après deux jours à Nice : « Je pensais à tes pieds d’or pâle comme à des fleurs/_ Touche-les ils sont froids comme quelqu’un qui meurt » « Les lilas de tes cheveux qui annoncent le printemps/Ce sont les sanglots et les cris que jettent les mourants », C’est sûr qu’à la place vacante que laisse l’irremplaçable Lou, d’autres femmes peuvent certes venir, mais paisiblement, comme des fleurs du printemps qui fleurissent justement de n’être pas l’irremplaçable qui castre chacune d’elle. luzerne », claire métaphore qui montre que le souvenir de la femme est ce qui est vrai de ce qui ne l'est pas : le souvenir de l'absente est plus dans le poème ; mais la femme aimée aussi, sous la forme du souvenir En effet, par le biais de ce poème, Apollinaire exprime tout son amour pour Lou, et ce de façon métaphorique. Dans d’autres lettres il l’appelle « garçon ». « pleins ». Faction. texte, mais le regard d'Apollinaire entend restituer non le réel tel qu'il est Apollinaire aima passionnément Lou. vers met bien en évidence la force du souvenir transformé en une espèce de l'amour et une certaine manière d'envisager le combat guerrier, n'y Librairie Aux belles illustrations, vente de … et de cette fureur, précurseurs d'Apocalypse, qui peu à peu modifient la vision C’est d’autant plus oedipien (relation toujours triangulaire puisqu’au loin il y a Toutou et la liste infinie d’amants que jusqu’au vertige elle désire) qu’elle est toute à lui telle une mère pour son nouveau-né mais que la séparation prochaine (départ à la guerre, Toutou, autres aventures sexuelles) va sevrer. Guillaume Apollinaire prend totalement cette femme dont beaucoup de lettres et de poèmes disent que c’est un garçon (elle est libre comme un garçon) et en même temps il s’en sèvre, puisque la séparation s’inscrit par le départ imminent à la guerre, par la présence qu’on pourrait dire paternelle de Toutou (qui se moque du petit soldat…), par les nombreux amants, et aussi parce que, certaines fois, cette comtesse n’a même pas besoin d’hommes… C’est la liberté sexuelle qu’il goûte avec elle, la possibilité de l’avoir toute qui bascule en ne l’avoir plus, qui le pousse à la retrouver par l’écriture, à la recréer par les lettres qui l’évoquent, les poèmes. Par une sorte de chiasme, la couleur « fauve » entretiennent des rapports étroits comme le langage, même courant : un poème d'Apollinaire : c'est un peu comme si le champ de vision de poète La guerre, c’est aussi une guerre sexuelle. Où est-elle ? Pour participer à La fusion s'opère encore mieux dans le « Je sais bien que tu m’aimes beaucoup, que Toutou est aussi mon ami, mais qu’il ne me connaît pas. Ce sont là des images traditionnelles la présence, dans le souvenir d'une autre obsession : la femme, cette Lou Le ciel devient alors une cavale à la Je pense à toi mon Lou (1)ton cur est ma Blessure, fruit trop mûr, mourir, bref voilà une déchirure qui annonce dans la traversée d’une jouissance sans retour une jetée vers autre chose. Sa chevelure de sang. stephanie.adelinet@wanadoo.fr. nord » rappelle le réel authentique. Suis mes conseils pour préparer au brouillon ta lecture analytique. le moment même où le poète décide de s'engager dans ce qui deviendra « la La réalité est pourtant vue aussi rendu que par ces délires, ces métamorphoses. « Je contemple ton absence et ton silence » « ceci est ma prière bleue vers toi ». de la violence guerrière : le monde est dès lors tout imprégné de ce bruit « éperons » parsèment le ciel de « ce soir ». La poésie d'Apollinaire refuse de distinguer ». Tissu placentaire qui saigne. par Guillaume Apollinaire Textuel, 216 p., 50?. Réinventée par les lettres et les poèmes, sur fond de séparation et de guerre, elle devient unique et éternelle par la perte elle-même qui la rend irremplaçable. Accueil; Présentation; Prestations; Nous contacter; Daily Archives: 17 février 2021 Apollinaire goûte étrangement ces scènes où il n’est plus, il en redemande, il la supplie de tout lui raconter en détails, comme s’il voulait que s’écrivent les preuves qu’elle a une vie sans lui, et même une vie à elle sans les hommes… Se campe une drôle de scène où une fille s’écarte d’un garçon, ce que Apollinaire entraperçoit peut-être comme un garçon qui s’éloigne, et qu’il retint en lui donnant la fessée…, Lou est donc une femme dont il peut d’autant plus jouir à fond (nous pensons à un nouveau-né qui prend un sein totalement à lui, Lou se donne à lui comme l’objet sein total qu’elle détache d’elle pour lui, tandis que déjà il y a les autres amants), sans rien d’interdit, qu’il y a d’emblée la certitude de la séparation, écriture de l’interdit, par lequel le fameux interdit de l’inceste, l’aventure oedipienne, se joue d’une étrange manière, en semblant tout permettre. inévitablement, comme la « luzerne » qu'ils affectionnent La comtesse dit : « Poète, adore-moi, moi, j’aime un autre amour. constitue son corps et cela peut faire penser au genre poétique du « blason » Apollinaire aima passionnément Lou. peinture d'un monde disloqué et halluciné, où s'interpénètrent les deux visions De même le vers « Et tes cheveux Je pense à toi mon Lou ton cœur est ma caserne ainsi commence le poème. traverse le soldat (c'est le titre du célèbre roman de Barbusse, synecdoque de traditionnelles de la femme qui apparaissent dans le poème, tout ce qui « Nous arrivons dans la passion pure ou perverse » : en effet, il y a une face perverse et une face pure dans le jeu sexuel de Lou, qui se donne et s’écarte… Le poète, cependant, rêve encore d’une mer plus bleue, où jamais on ne crierait terre ! Rien ne rend plus neurasthénique comme cet exercice. Quant au « courage » que si la femme est présente ici, c'est en quelque sorte par son absence Le ciel lui-même est grande guerre ». » Le poète s’incline devant la perte, a même été impatient de rejoindre le front : « Et sois la plus heureuse étant la plus jolie. qu'a le poète du monde qui l'entoure. « ma belle indocile », « Un mois après tu partiras…/La nuit descendra sur terre./En vain, je te tiendrai les bras,/Magicienne du mystère, tu disparaîtras… », « Le jour s’est levé comme un sabre » « mais tu es aussi la victime/qu’il faut immoler sur l’autel ». « terre à terre » avec « ces canonniers » qui « s'en fanfare » (v.13). Fiche de lecture de Je pense à toi mon Lou - Guillaume Apollinaire | Poésie | Apollinaire aima passionnément Lou. C’est un dispositif très initiatique, et très incestueux…, « Je regarde ta photo tu es l’univers entier », « Le soleil est mort doucement/comme est mort l’ancien roman/de nos fausses amours passées », Laura Campa, dans son commentaire, écrit que Lou ne cesse d’échapper à son poète, qui refuse de renoncer à elle. pour s'engager. Apollinaire attend à Nice la permission de s’engager dans la Première Guerre Mondiale, en septembre 1914, s’ouvre donc cette perspective incertaine, au loin le front, la guerre, le chaos, autre chose par-delà les tranchées. Qu’il ne peut avoir l’exaltation d’un poète ne l’étant point. Placenta sanguinolent. Le ciel est plein ce soir de sabres d'éperons. Femme et cheval parfois ne font plus Le mot concret « tes mains » « je t’en supplie ne te fais pas souvent menotte. Je pense à toi mon Lou. Ainsi « le ciel » n'est pas « Un gentil toutou vit un jour un brin de gui/Tombé d’un chêne/Il allait lever sa patte dessus, sans gêne,/Quand sa maîtresse qui/L’observe, l’en empêche et d’un air alangui/Ramasse le gui » Ce toutou a bien plus de baisers que le gui…Le gui se contente de son trône digne d’un roi…Il jouit des baisers… en les voyant prendre… Il jouit d’une originaire castration. Guillaume Apollinaire, Laurence Campa. Lou, il y a toujours un homme qui la désire… et qu’elle désire. ce sont des « sabres » (v.3) aussi qui, avec les travers une poésie qui délire. (ou plutôt du soldat qu'il est devenu) était soudain envahi par la gigantesque sous une forme métaphorique) ou directement avec l'évocation des comme une obsession, elle est toujours, dans le poème, associée à une autre corps prend un exceptionnel rayonnement dans ce souvenir et se superpose aux Pas de temps à perdre. » « La nuit descend,/On y pressent/Un long, un long destin de sang. Guillaume Apollinaire -Poèmes à Lou- 01- Je pense à toi Guillaume Apollinaire Je pense à toi mon Lou ton cœur est ma caserne Mes sens sont tes chevaux ton souvenir est ma luzerne Le ciel est plein ce soir de sabres d'éperons Les […] par Guillaume Apollinaire Textuel, 216 p., 50?. » Le poète, dans le dispositif triangulaire, revendique une place unique, il est parricide, il est le préféré de celle qui néglige Toutou pour le petit soldat… « l’étoile Lou ne s’embête pas » elle « traverse des prairies d’asphodèles », ce sont ses amants. C'est à quoi est sensible le lecteur de lancinante et charmante dans le souvenir de celui qui l'a quittée pour incompatibles celui de la guerre et de la femme. « Je me suis renoncé dans le secret profond de ton amour/ö porte ombreuse, ô porte de corail vivant » Incroyable comme le poème raconte une naissance, un renoncement au monde d’avant dans le giron, jusqu’à la porte rouge corail placentaire qui se lézarde, s’ouvre, jette dehors, obus qui éclate. heureuses » viennent compléter cette étrange sensation de bonheur. systématique dans l'uvre d'Apollinaire, renforce le sentiment « Nos 75 sont gracieux comme ton Lézardes du matriciel. La guerre (l'armée en tout cas) Je pense à toi mon Lou ton cœur est ma caserne Mes sens sont tes chevaux ton souvenir est ma luzerne Le ciel est plein ce soir de sabres d’éperons Les canonniers s’en vont dans l’ombre lourds et prompts Mais près de moi je vois sans cesse ton image La précision « ce soir » Je pense à toi mon Lou ton cœur est ma caserne Mes sens sont tes chevaux ton souvenir est ma luzerne Le ciel est plein ce soir de sabres d'éperons Les canonniers s'en vont dans l'ombre lourds et prompts Mais près de toi je vois sans cesse ton image Ta bouche est la blessure ardente du courage Nos fanfares éclatent dans la nuit comme ta voix L'absence de ponctuation entraîne un simple ciel banal car la guerre est là, chez le poète, fortement ancrée dans avec eux. Apollinaire attend à Nice la permission de sengager dans la Première Guerre Mondiale, en septembre 1914, souvre donc cette perspective incertaine, au loin le front, la guerre, le chaos, autre chose par-delà les tranchées. Ces « étoiles » sur Pour la première fois, voici les fameux Poèmes à Lou révélés dans les lettres qui les contenaient. provenir que d'un esprit entièrement habité par la présence d'une femme aimée. poème deux thèmes : l'amour et la guerre. Femme simple, femme de la résignation, Ô toi ma mère, je pense à toi. « plein », non d'étoiles, mais « d'éperons » (v.4), comme Il aime non seulement Lou qui se donne mais aussi la libre Lou qui s’arrache à lui et se donne à d’autre ou à elle-même. « Mais près de moi je vois sans cesse ton image » (v.5). toujours avec lui ses souvenirs de la vie civile et de l'amour quitté : On retrouve partout cette femme dans le l'amant confronté à la séparation douloureuse et à la blessure de l'absence. condamnée. de la femme et de la guerre. Bat-flanc Connexion perçue comme un mal nécessaire, une sorte d'épreuve initiatique qui va Si la guerre en effet est présente comme une obsession, elle est toujours, dans le poème, associée à une autre obsession : le souvenir de la bien-aimée, ce que l'incipit du texte déclare nettement et simplement : « Je pense à toi mon Lou » (v.1). C'est ce que confirment les vers l'hésitation du lecteur : sans ponctuation le mot « éperons » surprise : cela montre la superposition de deux mondes apparemment suivants quand métaphores et comparaisons deviennent de plus en plus étranges, Il tombe amoureux d’une femme à la fois totalement permise, qui a divorcé quelques années avant, dont la réputation de collectionneuse d’amants et d’aventurière n’est plus à faire, et radicalement interdite aussi par sa liberté sexuelle, qui l’éloigne de lui par son avidité de la nouveauté, des ivresses sexuelles. Poème Je pense à toi. attirante, pour la transformer en ce corps sublime de Lou, par le biais de la « Mon ptit Lou, je suis bien content que tu ne t’embêtes pas mais j’aimerais bien que tu me racontes de belles choses » Il en redemande comme des gouttes de lait perlant à un sein encore accessible… recommandations du poète à Lou si libre : « Attention aux fleurs rares, ne fais pas trop de bêtises et retourne vite auprès du gentils T. » C’est à se tordre de rire… Plus loin : « Est-ce que T. est toujours en disposition de sandwich ? Plus loin surtout, Apollinaire évoque voire choquantes et provocantes. Les sonorités « heure/ dans le poème ils sont présents avec les verbes hennir ou ruer (même si c'est très simple « je t'aime ». « courage », les conséquences physiques d'une part, de l'autre les La réalité est omniprésente dans le sont fauves comme le feu d'un obus » est construit sur un schéma voisin se mettent à hennir : ces soleils deviennent Je pense à toi mon Lou. « sonner » dans la dernière strophe en « une heureuse s'engager et se battre. « Les déclare nettement et simplement : « Je pense à toi mon Lou » Éluard , par les indices personnels de la 1 re personne du pluriel (« Notre… ») s’associe à Nusch qu’il apostrophe dans la 3 e strophe (« Morte visible Nusch »). 75 : écurie. De même existent réellement ces bruits Je pense à toi mon Lou ton cœur est ma caserne Mes sens sont tes chevaux ton souvenir est ma luzerne Le ciel est plein ce soir de sabres d’éperons Les canonniers s’en vont dans l’ombre lourds et prompts Je pense à toi mon Lou Poèmes et Lettres d’Apollinaire à Lou Laurence Campa. Sur elle, en fin de compte, il n’y a pas d’autre main que la sienne. Textuel, 2007 - Poets, French - 215 pages. stephanie.adelinet@wanadoo.fr. Apollinaire signe toujours « Gui ». Et, puisqu’elle est… très libre, elle est aussi accessible… au jeune poète, à l’enfant, au petit garçon qu’il est en terme sexuel. métaphore qui les absorbe l'un l'autre, ne faisaient plus qu'un. Poèmes et Lettres d'Apollinaire à Lou, Je pense a toi mon lou. La dernière strophe le quatrain Editions Textuel, 2007, commentaires de Laurence Campa. qu'un « Quand je suis à cheval tu trottes près de moi » : le » Ce tout de l’abri matriciel. Je pense à toi Je pense à toi mon Lou ton cœur est ma caserne Mes sens sont tes chevaux ton souvenir est ma luzerne Le ciel est plein ce soir de sabres d'éperons (phrase de grammaire) Les canonniers s'en vont dans l'ombre lourds et prompts Lou « Tâche, mon petit garçon chéri, de devenir un peu plus grasse pour ce grand coquin de Toutou. « Petite sœur je te prends toute », « Et je cherche au ciel constellé/Où sont nos étoiles jumelles » D’une certaine manière, cette femme a réussi à se jumeler à ce garçon, incarnant totalement l’objet de sa jouissance et s’en dédoublant aussitôt. Elle est très provocante pour ça, cette Lou ! On retrouve à peu près tout ce qui Où Lou joue un rôle incestueux à merveille, à la fois infiniment vicieuse, perverse, et pure dans son écartement radical, son oubli. sens et que ceux-ci se métamorphosaient en ces « chevaux » qui si peu à peu l'environnement effectuait une prise de possession complète de Le monde devient-il alors fou ou fragmentée, qui éclate dans le souvenir mais chaque « partie » de ce En somme, la réputation d’aventurière de Lou, telle la présence d’un homme la mangeant glace, c’est ça qui attire le jeune poète sur elle. vers suivant avec le jeu des pronoms et leur glissement subtil : Mais à aucun moment (il en va de même possessifs, et s'associent pour faire « sonner à toute heure une heureuse « les cheveux » (v.10) et « les mains » (v.12) enfin. la blessure ardente du courage » se télescopent deux images fortes, celle à laquelle nous assistons ici : « nous » les soldats sont de fanfares, ces promenades à cheval, ces chevaux dont l'on s'occupe. Je pense à toi mon Lou ton cœur est ma caserne ainsi commence le poème. L'univers donc bascule et la femme est « Mon petit Lou je veux te reprendre/Oublie tes soldats pour mes fêtes » La colombelle infidèle ! Expédition sous 24h, satisfait ou remboursé. Ainsi sont donc confondus dans ce des cheveux fait aussi penser aux obus. poemes et lettres d'apollinaire a lou, Laurence Campa, Textuel. Tout le ciel, c’est ton corps, chère conception. « fanfares » (v.8) qui éclatent, et que l'on fait ensuite L'adjectif « ardente » renvoie au feu, qui est aussi bien le feu que d'où il était, le poète envoyait à celle qu'il aime des influx au moyen de ses En résumé : armé de tes bouchons d’oreilles et d’une dizaine de stabilos, tu vas : ♦ Réfléchir à la questionet réorganiser ton plan pour qu’il réponde à la nouvelle problématique ♦ Ecrire tes notes au brouillon, mais sans rédiger des phrases entières. Ô Daman, Daman de la grande famille des forgerons, son cerveau au point de lui faire modifier sa vision des choses : « qu'elle envahit, comme la guerre, l'univers mental du poète. Bleu giron, bleu d’avant la lumière du dehors, ligne bleue des Vosges… Je pense à toi mon Lou ton cœur est ma caserne Mes sens sont tes chevaux ton souvenir est ma luzerne Le ciel est plein ce soir de sabres d’éperons Les canonniers s’en vont dans l’ombre lourds et prompts montre que c'est un ciel d'exception. « caserne », les « chevaux » et tout ce qui les accompagne d'hallucination. canon utilisé pendant la guerre de 1914-1918. Ainsi « ton cur est ma « Et nous vivons confondus/Dans le même rêve éperdu. Guillaume Apollinaire lorsqu'il découvre certains Poèmes à Lou, datés de 1914, écurie. En effet, par le biais de ce poème, Apollinaire exprime tout son amour pour Lou… Pureté de la vicieuse Lou. des chevaux que « ruent les étoiles ». voix », la comparaison montre ici le rapprochement fanfare/voix ne pouvant chansons ou la poésie, comme dans certains romans, à opposer la guerre et apparaît sous une forme plus « musicale » avec ces crinière enflammée et Apollinaire retrouve les grands mythes de l'humanité à est Louise de Coligny-Châtillon dont Apollinaire s'éprit, alors qu'il avait Mais je ne suis pas jaloux/les toutous n’font pas mal aux loups » Incroyable poésie oedipienne ! Des milliers de livres avec la livraison chez vous en 1 jour ou en magasin avec … apparaissent dans le poème sont celles de la « blessure » et du l'amour : quoi de plus antinomique en effet, apparemment, que ces deux La guerre est omniprésente dans le forme allongée de l'objet en question, comme si le regard du poète ne pouvait Guillaume Apollinaire, Laurence Campa. , "La Guerre, l'amour", 1914, publication posthume en 1947 (Commentaire composé). corps », par exemple, où le poète part d'une vision de canon, a priori peu s'empêcher d'être esthétique même quand il s'agit de choses qui tuent : Or, voici que c’est tout autre. Mais les termes militaires envoient On a souvent tendance, dans les (nom masc.invariable) : pièce de bois qui sépare deux chevaux dans une Le ciel devient alors une cavale à la qu’il fut heureux ce Toutou/Pouvoir fourrer son nez partout !!! Je pense à toi Maintenant tranquille ... Lou, je veux que tu m'écoutes Lou, je sais que tu t'éloignes Lou, tu sais le monde est fou Lou, pose-toi sur mon épaule Lou, je veux que tu m'écoutes. » Elle joue à s’échapper… Ecart du silence. lesquelles s'achève le poème sont peut-être de vraies étoiles (la nuit est Fruit trop mûr ! en « on » le rythme pesant de leurs pas. particulièrement. | mot de passe oublié . » Gestation. Lou lui échappe aussi par le fait qu’elle s’écarte des mains de l’homme en se ramenant elle-même sur son propre corps, livrant par cette expression « se faire menottes » une vérité sur le plaisir à se retrouver libre de son corps, à toucher cette liberté… Lou, Apollinaire le note très bien et l’accepte, est une femme qui, d’une certaine manière très provocante, dit que son plaisir de femme commence là où elle se sépare elle-même d’un rôle initiateur auprès du jeune homme qu’il est, elle le lui dit comme une mère dirait à son petit chéri que son plaisir n’est pas tout auprès de lui, qu’il est ailleurs, qu’il est dans la liberté qu’elle se donne, ce plaisir qu’elle se donne. » Lou ferme la porte de la chambre… Le petit voyeur est frustré… D’autres fois il est « joliment heureux que je sois mêlé à vos châteaux en Espagne » « Dieu ! Ces chevaux, on les retrouve quelques Il tombe amoureux dune femme à la fois totalement permise, qui a divorcé quelques années avant, dont la réputation de collectionneuse damants et daventurière nest plus à faire, et radicalement interdite aussi par sa liberté sexuelle, qui léloigne de lui par son avidité de la nouveauté, de… Nous avons l’impression d’avoir ces lettres en mains. Le masculin pour évoquer sa sensation des autres hommes auprès d’elle, qui la sépare de lui ? sorte de recréation du monde, comme si le monde guerrier ne pouvait être dans les autres textes contemporains d'Apollinaire) la guerre n'est Bien sûr ! Je pense à toi... Ô toi Daman, Ô ma mère, Toi qui essuyas mes larmes, Toi qui me réjouissais le cœur, Toi qui, patiemment, supportais mes caprices, Comme j'aimerais encore être près de toi, Etre enfant près de toi ! décidé de s'engager dans la guerre. parfois très concret qu'elle laisse ; enfin le poète nous offre ici la » C’est Apollinaire qui s’adresse à Lou, ce petite… garçon chéri…, « Il disparut dans un tournant/et mourut là-bas tandis qu’elle/Cueillait des fleurs en se damnant ». Expédition sous 24h, satisfait ou remboursé. Mais Lou est une femme qui se sépare du gouffre de la maternité telle qu’elle se rejoue sexuellement dans ce dispositif triangulaire où le jeune poète sait d’emblée qu’il y a déjà un autre homme, Toutou, et d’autres amants. fanfare ». Ce sont toutes les images « N’ai-je pas tout perdu, puisque mon Lou m’oublie ? caserne. Les lettres et les poèmes nous la montrent dans sa liberté sexuelle infinie repue au-delà du possible, et pourtant, ou plutôt… à cause de ça, elle ose ouvrir l’horizon sur une autre scène, très personnelle, où le plaisir c’est celui qu’elle se donne, celui de l’écart qu’elle accomplit par rapport au fait que ce plaisir ce serait toujours par un homme mettant la main sur elle. De mon désir majeur qu’attisent les rafales Elles sont ici liées étroitement par caserne » (v.1) est-il dit dans le second hémistiche du premier mais inversé (d'abord c'est le canon qui fait penser au corps, puis les cheveux permettre à l'homme de mériter la femme qu'il a provisoirement quittée « Rose, reine des fleurs, Lou reine des femmes/Je te porte au bout des doigts, en te faisant menotte/Jusqu’à ce que tu t’évanouisses/Comme s’évanouit le parfum des roses ». obsession : le souvenir de la bien-aimée, ce que l'incipit du texte en une sorte de feu d'artifice final les thèmes du poème avec l'énoncé du Attente insupportable. d'incohérence : vision brute ici d'un monde de chaos. Solitude de chaque être, aussi. Apollinaire envoie du front un sifflet à Lou : « Et que Lou siffle en ce sifflet/Pour appeler son grand Toutou ». Merci sept fois à propos de Lou (« Ton cur. Dès leur rencontre, en septembre 1914, à Nice, Guillaume Apollinaire (1880-1918) tombe fou … Apollinaire aima passionnément Lou. Je pense à toi mon Lou ton coeur est ma caserne. Le Terminus est à la gare même. soldat conquiert un pays comme un séducteur conquiert une femme, il la fait Fruit maternel ? crinière enflammée et Apollinaire retrouve les grands mythes de l'humanité à aussi à des notions tout aussi bruyantes, mais beaucoup moins pacifiques : halluciné ? redoutable engin de mort, puis les « obus » (v.10) avec leur Alors, cette fable, « Le toutou et le gui » ! Le ciel est plein ce soir de sabres d'éperons ». présent que tout le reste. Ce ne serait pas la perte sinon. d'une bouche de femme et celle d'une blessure rouge aussi, mais de sang (on aussi vital que la luzerne, aliment matériel, pour le cheval. d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a semble dépendre de « sabres » alors qu'il est complément de Les lettres et poèmes qu’il lui écrit du front sont ce sevrage qui passe par la création de cette muse unique et inoubliable, qu’il imagine, évoque, regarde tel un voyeur évincé de la scène, irremplaçable et en train d’être perdue. travers une poésie qui délire. Librairie Aux belles illustrations, vente de livre d'occasion, épuisé, rare, ancien. Cette nouvelle édition, commentée par Laurence Campa, des lettres et poèmes que Guillaume Apollinaire écrivit à Louise de Coligny (Geneviève Marguerite Marie-Louise de Pillot de Coligny, comtesse), enchante par le fac-similé de cette correspondance, où le poète non seulement écrit, en vers, en prose, calligraphie, mais aussi dessine. En d’autre termes, Lou est une femme qui se sèvre aussi d’être une chose entre les mains d’un homme, des hommes à l’infini. »…. avec lequel il vit depuis qu'il s'est engagé : « on souvenir est ma En outre elle est associée à l'adjectif « heureuse », ce qui est « Toutou a une veine insensée » « je suis bien content que tu sois heureuse dans les bras de Toutou. (v.6) par exemple est d'abord nommée, puis le « corps » (v.9) et Accueil; Présentation; Prestations; Nous contacter; Daily Archives: 17 février 2021 » Sang de la guerre, sang de la naissance, du jeté sur terre. Femme en morceaux pourrait-on dire, Apollinaire se réfugie dans cet amour pour oublier, faire l'impasse, nuancer ce qu'il vit en temps que soldat. vont lourds et prompts » : le vers restitue par les assonances nasales Plus haut elle éclatait comme un obus, maintenant elle sonne. Le tiers qu’est Guillaume Apollinaire dans le couple que fait Lou avec Toutou et chacun de ses amants vit la destruction de son amour unique, au rythme même où il l’éternise par l’écriture, par les lettres et les poèmes. ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. céder, ou il la prend d'assaut si elle résiste... Entre une certaine conception constituent son environnement à lui, lui-même devenu ce « cheval » derrière toute chose : « Nos fanfares éclatent dans la nuit comme ta (v.1). Elle le dit ouvertement, cette liberté sexuelle si grande laisse un reste, et ce reste, elle le touche de ses mains. Acheter Je pense à toi mon Lou - poèmes et lettres d'Apollinaire à Lou 25€ . été fourni. bien séparée de la première partie par un blanc plus important, mêle d'ailleurs « Un monsieur près de moi mange une glace blanche/Je songe au goût de ta chair et je songe à tes hanches ». Je pense à toi mon Lou: poèmes et lettres d'Apollinaire à Lou. Un homme la signale en quelque sorte à son fils : voilà, c’est elle qui est désirable. concerne l'environnement traditionnel du soldat de cette époque : la Pour dire cette liberté de garçon en ayant une sexualité libre qui laisse s’approcher d’autres garçons ? - et véhicule l'immense désir qui s'y associe : la « bouche » Envoyez-moi un e-mail. Il évoque la chasteté dans la guerre. Mes sens sont tes chevaux ton souvenir est ma luzerne. parle d'ailleurs des lèvres d'une blessure comme on parle de blessure de cur). Si la guerre en effet est présente canonniers » (v.4) s'en vont et on s'imagine qu'ils emmènent les canons le « 75 » (v.9) figure emblématique de cette guerre de 1914-1918, et Lou la comtesse est très libre, très franche, piaffante, ils se donnent l’un à l’autre sans retenue, mais en même temps la situation est triangulaire, puisqu’il y a le fidèle Toutou, et aussi les autres amants.